6e présentation : Myriam Gerard (CSC) Pact entreprises Le 29 avril 2011, les partenaires sociaux (le patronat d'un côté et les syndicats de l'autre) ont signé avec le gouvernement un pacte de croissance, sans que les conséquences en soient déjà prévisibles. La KBC, Dexia, Fortis ou Belgacom, sont des exemples de très grandes entreprises qui se comportent dans la ville comme de véritables forteresses. Les syndicats, par exemple, ne sont pas spécialement fiers non plus de la manière dont ils ont négocié avec ces entreprises. En effet, s’il y a un chômage si élevé dans cette ville – Tom Smeets a parlé du fait que 65.000 chômeurs étaient peu qualifiés – il ne faut pas oublier qu'il y a 40.000 chômeurs qualifiés dans cette ville, qui ont beaucoup de mal à trouver un travail. Dans les entreprises « forteresses », comme la KBC, Dexia ou Belgacom, mais aussi des entreprises publiques comme la Poste, les portes sont très fermées pour les Bruxellois. Il est de bon ton dans les accords qui existent pour l'instant autour de la Région bruxelloise, de favoriser le fait que des chômeurs peu qualifiés quittent la ville et aillent travailler dans les entreprises autour de l'aéroport. Il s’y agit souvent de travail de nuit et dur. A travers le pacte de croissance qui vient d’être conclu, les syndicats visent à ce que les Bruxellois qui ont fait le parcours du combattant, qui ont acquis des diplômes dans tous les coins de la ville, y compris à Anderlecht, Molenbeek-Saint-Jean et Schaerbeek, puissent aussi trouver du travail dans les grandes entreprises. Historiquement, le moment est intéressant, parce que les grandes banques dans la Région bruxelloise, par exemple, à un moment donné, ont voulu avoir des bâtiments prestigieux à Bruxelles et ont fermé des sites existant à Anvers, Liège ou ailleurs et ont obligé de venir travailler à Bruxelles la main-d’œuvre qui voulait rester travailler dans ces banques. Puis ces gens vieillissent, commencent à accéder à la pension et il faut les remplacer. Le renouvellement de la main-d’œuvre n'est pas facile et c’est pour cela que, historiquement, le moment est intéressant pour négocier avec les entreprises pour qu'elles commencent à développer, entre autre, des plans de formation. Mais ce sera un combat difficile à l'intérieur des syndicats. Souvent, des jobs étudiants, qui sont le premier type d’expérience qui construisent une culture d'entreprise auprès des étudiants, sont réservés aux enfants du personnel. Un des objectifs des syndicats et ainsi de négocier les jobs étudiants. Les syndicats veulent également éviter que la population bruxelloise soit confinée dans des jobs de vendeuses ou de vendeurs, souvent durs et pas bien payés. En plus, l'espace est très restreint en Région bruxelloise ; d’où la nécessité d’un développement durable de cette ville. Lors de l’élaboration du nouveau Plan régional de développement durable (PRDD), les débats seront importants, notamment sur l'affectation du sol au logement, à l'activité économique, aux équipements collectifs dont on a beaucoup besoin. Actuellement, des consultations sont organisées par la Région, avec beaucoup de retard. Le grand défi est de permettre aux populations des quartiers de la zone du canal de participer à cette discussion, ce qui n’est à présent pas le cas. Il va falloir que la classe moyenne organise des soirées avec les habitants pour qu'ils fassent partie du processus ou bien il faut revoir le timing, pour éviter l'exclusion de ce débat de toute une partie de la population bruxelloise.
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